L’Equateur à vélo: Direction l’Amazonie

Esméraldas-Puyo: 30/05/2015 au 11/06/2015

Journées transport en commun ou plutôt hors du commun

Départ d’Esméraldas sous une chaleur étouffante, arrêt à la première station-service, gonflage des pneus en vue de la super route asphaltée (comme ils disent ici) qui nous attend. 30 minutes après, deuxième station-service, on prend une douche, il fait tellement humide que même avec 30° on ne sèche pas! 15 minutes après, troisième station-service, nous chargeons Théolou dans un pick-up pour 150 km à travers la forêt tropicale jusqu’à Santo Domingo. On en apprend un peu plus sur les arbres et fruits qui peuplent le bord de la route, et goûtons aux spécialités locales des villages traversés: cacahuètes fromage, le tout dans une banane cuite à la braise (une seule suffit largement pour ne pas être malade!).

Nous repartons le lendemain en vue d’une route bien plus tranquille, qui n’existe sur aucune carte, pas même sur Google Maps, mais tout le monde a l’air de la connaître et nous annonce 80km en 4 jours car c’est de la piste très raide! Les locaux sont tellement impressionnés de nous voir ici en vélo qu’ils nous dégotent un pick-up avec encore de la place, nous ne sommes pas plus de 15 personnes et Théolou s’invite au milieu de tout le monde qui prend soin de lui, ou plutôt s’aggripe à lui! Ce petit tour de 4X4 nous fera avancer d’une quizaine de kilomètres pour quasiment 1000 mètres de dénivelé. Juste le temps d’avaler un avocat et de voler une canne à sucre, que nous apercevons un bus, mais comment fait-il pour avancer sur ce chemin? Nous n’allons pas tarder à le savoir, même pas besoin de demander, nous nous retrouvons assis dans une véritable machine à laver, c’est impressionnant de voir un bus rouler ici, on oserait même pas y mettre un tracteur! Les ponts ne permettent de mettre que 3 roues du bus, les virages se font en deux temps, et la pluie tropicale rend la route quasi impraticable. Pas de panique, la musique équatorienne donne le rythme! Arrêt à Las Pampas après 2h de bus, nous voulons descendre Théolou de la soute mais le chauffeur refuse. Il repart à 3h du mat’ pour Sigchos, ça tombe bien, c’est notre destination, nous serons au départ!

Bus de 3h du mat'

Sigchos, situé au pied des volcans à 3000 mètres d’altidude, nous retrouvons bien les paysages andins, poncho, quinoa, lamas, on s’y sent bien! Finalement, notre retour dans les montagnes aura été plus rapide que prévu.

Laguna Quilotoa

Enfin fini les transports, place au vélo et nous sommes bien contents! Nous voyons sur notre fameuse carte un lac où nous prévoyons de bivouaquer. Nous espérons qu’il existe bien et, surprise, c’est en réalité un lieu des plus touristiques, 2$ l’entrée, nous espérons que ça vaut le coup! Quilotoa est un village indigène, qui a gardé ses traditions, nous pouvons acheter quantité de châles en alpaga, masques, et en cherchant un peu on y trouverait même des tours eiffels en plastique!! Quilotoa est surtout un volcan avec un lac en son cratère, magnifique, photos à l’appui… Nous ferons le tour du volcan par les cimes à pied, 14 km en 4h, dur dur avec l’altitude, toujours à 4000 mètres.

Laguna Quilotoa

Nous reprenons la route, nous commençons à nous acclimater à l’altitude. Nous découvrons entre les nuages de superbes alpages et paysages qu’on ne connaissait pas jusqu’à présent. Les gens vivent ici à l’année, entre abri en bâche pour surveiller les moutons et maisons construites dans le sens du vent avec une seule ouverture, sans porte, sans cheminée car ici il n’y a pas de bois. Leur seul moyen de vendre leurs productions est d’attendre, dans le froid le long de la route, un éventuel camion surgir du brouillard… Quant à nous, nous avons l’avantage de pouvoir redescendre rapidement dans des altitudes plus clémentes. Nous nous faisons offrir café et coin de jardin plat pour poser la tente, pour nous réchauffer après cette belle descente. Direction Ambato par la Panaméricana.

La casa de ciclistas d’Ambato

Ambato est situé à 100 km au sud de Quito, nous prenons enfin la direction du sud après une belle boucle en Equateur. Arrivée chez Léo, nous nous installons, il finira pas débarquer au bout de 2 heures. Nous passons la soirée avec Gorg, voyageur allemand fraichement arrivé à Quito (et oui, nous nous prenons déja pour de vieux baroudeurs!). Il nous donne des infos sur la route des Incas qu’il compte suivre pendant 6 mois jusqu’au Chili.

Pendant ces 4 jours passés à Ambato, Léo nous fera découvrir l’école de sa fille Edeline, pour la journée nationale sur la préservation de l’environnement. C’est toujours sympa de découvrir l’éducation dans les autres pays et les stands tenus par les enfants de 3 à 12 ans. Nous discutons avec les élèves qui essaient de dire quelques mots en anglais. Nous dégusterons aussi les plats typiques de la ville, entre Colada Morada au petit déjeuner, jus de fruits rouges chaud, comparable à de la confiture, même sans chocolat, Alexine en redemande! Llapingachos au marché à midi, plat composé de gallette de pommes de terre, oeufs au plat, avocat, tomates, oignons et bien sûr cilantro pour l’assaisonnement (accompagné de milk-shake). Et pour finir la journée, on trinque au rosé artisanal (premier verre de vin depuis qu’on a quitté nos compagnons du début du voyage!).

Llapingachos

Entre 2 repas, Bastien donne un cours à Léo sur le positionnement du cycliste, il pourra mettre ça en application avec ses clients dans son magasin de vélo. En remerciement, Léo inscrit Bastien à la course de cross-country du dimanche matin à Patate (ça porte bien son nom!), malheureusement en ce moment le temps est plus qu’incertain et la course est annulée pour cause de grosse pluie.

A la place, nous irons randonner autour du Chimborazo, volcan à 6310 mètres, rassurez-vous, nous nous arrêterons à 4400 mètres à cause du mauvais temps. Après une nuit dans un décor de rêve, nous nous réveillons dans un brouillard épais, compliqué de sortir de cette grande plaine sans carte (même les guides à l’entrée du parc n’ont pas de carte, nous devrons nous souvenir de leur explications en espagnol). La boussole et le sens de l’orientation de Bastien nous feront retrouver le chemin de la descente. Après 7h et 35km avec la pluie, le froid et la boue, un bus surgit de nouveau de nulle part, nous grimpons vite nous y mettre au chaud! Nous n’aurons pour souvenir du Chimborazo qu’un bref aperçu d’une partie du glacier, nous ne verrons le sommet que sur des photos!

On dirait qu'ça t'gêne de marcher dans la boue!

Nous disons au revoir à Léo après 4 jours passés chez lui, il nous dit que s’il a un jour un fils, il l’appellera Bastien, ce sera sûrement le seul Equatorien qui aura ce prénom!

Echange de casque

Nos débuts en Amazonie

Nous retrouvons notre vélo avec joie pour une grande descente en direction de Puyo et de l’Amazonie. La vallée des cascades vaut le détour, environ 30 km de canyon dans lequel se déversent d’innombrables cascades. D’un coup la vallée s’ouvre sur toute l’Amazonie, à couper le souffle… Cette forêt à perte de vue impose le respect. Premier bivouac à l’entrée de l’Amazonie où l’on s’endort bercés par de nombreux bruits que l’on ne connait pas encore… Afin de savoir un peu mieux à quoi s’attendre pour ces prochains jours, nous visitons le zoo de Puyo. Belle visite, et pour ceux qui veulent y rester plus longtemps, possibilité de woofing (zoo de Yana Cocha).

Aujourd’hui, nous continuons la route 45 qui rallie Puyo à Loja par l’Amazonie, nous espérons bien y faire une immersion sans le vélo…

Premier sentier d'Amazonie

7 réflexions sur “L’Equateur à vélo: Direction l’Amazonie

  1. Merci de nous faire vivre votre voyage, ça donne l’impression de voyager aussi 😊 profitez bien et bon courage pour le climat et les grandes cotes à grimper ! 😉 gros bisous

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  2. Merci, oui merci tout plein pour ce beau partage.
    En lisant votre prose, j’avais la sensation d’être la bas.
    Je reconnais bien le sens de l’orientation et le flegme de Bastien.
    Bravo et bonne continuation.
    Plein de bises

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  3. Magnifique! Quelle belle leçon de géographie vous nous offrez, on si croirait, et on ne s’en lasse pas.
    Attention quand même au coup de chaleur, aux moustiques et à l’altitude.
    nous sommes ravis d’apprendre que tu vas avoir un nouveau filleul en Équateur et qui portera ton nom Bastien.
    Bon courage, et plein de bisous

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  4. Pingback: Bilan Equateur | Tand'un Rêve

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