L’Ouzbékistan à vélo: Chaleur et épuisement

DUSHANBE (TADJIKISTAN)-ALAT (AZERBAIJAN): Du 08/07/17 au 21/07/17

Continuons le récit de notre traversée des pays en « STAN » avec l’Ouzbékistan, étape mythique de la route de la soie.

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Autre avantage du désert, les magnifiques couchers de soleil

Encore une frontière terrestre

Nous quittons Dushanbé dès 5h du mat’, pour espérer pédaler quelques heures « à la fraîche », après une poignée d’heures de sommeil et une bonne soirée entre cyclos. Ni une ni deux, nous passons la frontière Ouzbek à 60 km d’ici. On nous avait prévenu que les douaniers seraient assez stricts, fouille de tous les bagages, ordinateur, téléphone… Mais l’opération n’a duré que 10 minutes. Pour une fois on s’y sent tellement bien qu’on sort l’Opinel, la pastèque et on s’assoit entre militaires et chiens. Bon OK, on ne tiendra pas plus de 5 minutes avant de se faire mettre à la porte: « Pas de pastèque dans ma douane! »

Le temps de changer 50$ et d’obtenir une énorme liasse de billets (1 billet équivaut à 0.50$), nous partons affronter la chaleur étouffante. 11h du matin et déjà 48°C… à l’ombre. Sachant qu’il n’y a pas d’ombre en Ouzbékistan. Autant vous dire que pédaler devient un calvaire, le plaisir n’est plus du tout présent. Notre arrivée en Ouzbékistan sera ponctuée d’un malaise d’Alexine et d’un Bastien malade, déshydraté, qui se vide à force de boire trop d’eau… Pour ceux qui veulent des vacances au soleil, c’est la destination, n’hésitez pas!

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Bastien n’en peut plus de la chaleur, mais toujours le sourire

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Lieu le plus frais pour faire la sieste, dans l’eau salée génial!

Epuisement

Nous trouvons du réconfort dans les hôtels climatisés. Ici, la loi nous oblige à s’y registrer toutes les 3 nuits. D’ordinaire, nous n’allons jamais à l’hôtel, mais cette fois c’est plutôt appréciable!

Pendant quelques jours, nous essayons de trouver notre rythme: Lever à 3h du matin, nous pédalons de nuit et fin de journée de vélo à 9h, il devient déjà impossible pour nous de rouler. Nous espérons pouvoir dormir le jour, mais l’Ouzbékistan ressemble à un désert immense. Et c’est bien connu, dans tout ce qui est désertique, il n’y a pas d’arbre, donc pas d’ombre. 4 journées à ce rythme finissent par nous épuiser, nous n’avons plus de force et plus l’envie de pédaler.

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Mais où sont les arbres?

Ce climat nous fera avancer au plus vite, en ligne droite, et manquer la visite de quelques jolies villes mythiques sur cette route de la soie, comme Samarcande ou encore Khiva.

Bukhara et ses palais

Mais nous ferons quand-même un arrêt à Bukhara, tout aussi majestueuse, avec sa vieille ville et palais aux dômes turquoises. Superbe. Nous sommes d’autant plus heureux que Bukhara signifie dans nos esprits la fin du pédalage Ouzbek, nous décidons de faire du stop-camion pour les 500 km nous séparant de Nukus.

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Palais de Bukhara

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Bukhara et ses dômes turquoises

Outre quelques routiers sans scrupules qui nous demandent 80$, nous attendons seulement 30 minutes pour sangler Théolou et faire la rencontre de Sadik et Varobcher qui nous emmèneront déguster des chachliks et du poisson frit pour le petit déjeuner.

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Ptit déj avec Sadik et Varobcher

Les Ouzbeks seraient très accueillants s’ils n’essayaient pas d’arnaquer les étrangers à chaque instant. Ça devient fatigant de devoir négocier dès que nous voulons acheter à manger, ça nous rappelle le Cambodge, et le souvenir n’est pas vraiment bon! Heureusement qu’il y a ici un marché noir des Dollars, pour une sacoche pleine, vous obtenez 3 sacoches pleines de Soms (monnaie locale).

En Ouzbékistan, comme dans le reste d’Asie Centrale, dès que nous prononçons le mot « France », les noms de personnalités Françaises fusent avec fierté. Jacques Chirac, Macron (quoique nous entendons quand-même plus souvent Napoléon) sont les favoris, bien qu’ils soient largement détrônés par Zinedine Zidane, sans conteste le plus connu!

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Photo souvenir, merci pour les pastèques!

Direction l’Azerbaijan

C’est à Nukus, après un bivouac en bord de gare, que nous prendrons le train pour s’arrêter à quelques 20 km de la frontière Kazakh, bien moins onéreux de passer la frontière en vélo qu’en train. D’ici, c’est 500 km de désert total qu’il nous reste à parcourir pour rejoindre Aktaou, son port et son ferry qui nous mènera en Azerbaijan. Nous avions vraiment décidé de pédaler, mais après une éprouvante journée et 100 km, un bivouac avec pour seule boisson de l’eau salée, nous savons que nous tiendrons pas le coup… La chaleur à ce stade est réellement le pire climat que nous avons pu avoir, nous lui préférons de très loin la neige et les nuits à -10°C.

Nous ne trouvons aucun intérêt à pédaler par cette chaleur dans ces paysages, sans eau ni ombre, sauf peut-être les troupeaux de chameaux qui eux, résistent à ce climat aride. Nous levons à nouveau le pouce, 10 minutes plus tard, Théolou est ravi, depuis le temps qu’il voulait monter dans un Kamaz Russe!

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Trois moyens de transport bien différents

La croisière s’amuse

Aktaou, ville carrée et moderne, dont nous ne verrons pas vraiment la couleur (et tant mieux) car un ferry part le lendemain matin. Coup de chance car aucun planning fixe n’est établi à l’avance, on ne sait jamais quand il part ni quand il arrive à destination. Après 24 heures de « croisière » sur la mer Caspienne, dans une cabine double et avec 3 repas par jour, durant laquelle Bastien soufflera ses 30 bougies, nous débarquons à Alat, à 70 km de baku, la capitale Azeri.

Ce soir sera un « cyclo-bivouac », puisque nous avons retrouvé Eric et Amaya, en selle depuis 11 ans, croisés à Dushanbé, et Sorin, rencontré sur la Pamir. Le lendemain, nous prendrons des chemins différents, pour nous le but est de rejoindre la Géorgie rapidement, en espérant y retrouver un peu de fraîcheur.

Plus de photos de l’Ouzbékistan ici

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Nous profitons du confort d’une cabine

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