Le Cambodge à vélo: Ce n’est pas de tout repos!

O’YADAV-OSMACH : Du 09/12/16 au 02/01/17

3 Janvier 2017, enfin une nationale, des voitures, des camions, ça roule vite et pas de bande sur le côté, les voitures nous frôlent, mais que ce pays est génial, notre moral remonte en flèche! Les gens sourient sans cesse, klaxonnent pour nous dire bonjour, lèvent le pouce… C’est la Thaïlande ! Pendant les premiers kilomètres, nous n’en revenons pas, on se demande si tout ça est bien pour nous. Mais, à 10 kilomètres d’ici, de l’autre côté de la frontière, c’est une toute autre histoire…

Nos premiers tours de roue dans la « jungle » Cambodgienne

Bienvenue au Cambodge, ou l’obtention du visa aura été la chose la plus facile de ce pays, un tampon sur le passeport et c’est parti pour 1 mois.

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Marché typique

Dès les premiers kilomètres, nous sentons la différence, au Vietnam, tout le monde roulait avec les mêmes scooters, ici, les amoureux de la vieille mécanique se font plaisir, tout est construit à base de moteur de motoculteur, on les retrouve aussi bien sur les voitures, les camions, les pompes d’irrigation, les bétonnières… Mais nous sommes surtout choqués par la saleté. Les Cambodgiens vivent dans leurs déchets, ils jettent toutes les canettes, autres plastiques, déchets végétaux, tout ce qui traîne en fait, devant leur maison… C’est vraiment sale mais surtout, ce qui n’arrange rien, c’est sûrement l’humidité et les 50°C ambiants, tout pourri en moins d’une journée. Enfin, ici l’éducation est très pauvre, l’école est soi-disant obligatoire de 6 à 14 ans, mais en réalité c’est très compliqué. Les écoles sont de vraies fourmilières, il y a autant d’enfants dedans, dehors, dessous, dessus, l’éducation y est pour nous impossible, d’ailleurs ils n’y apprennent qu’à compter et lire, un peu… Un système parallèle d’écoles privées s’est développé, mais malheureusement inabordable pour la plupart des Cambodgiens.

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Sortie de l’école vers 11h10 le matin

Pour la première nuit, nous tenterons notre chance dans un temple, tout le monde se marre, se moque de nous, mais en moins de 2 minutes ils nous acceptent, à première vue ça a l’air plus simple qu’au Vietnam. Plus simple, oui, mais pas reposant. Un haut-parleur crache une horrible musique grésillante jusqu’à 1 heure du mat’ pour reprendre à 4 heures… Entre temps, une dizaine de personnes s’installeront à 5 mètres de notre moustiquaire, un homme s’allongera quasiment à nos côtés ! Tout cela ne nous aurait pas tant fatigué, si Bastien n’avait pas dû se lever toutes les 2 minutes pour aller aux toilettes… Ceci sera le début de 10 longues journées ou la chaleur nous exténuera autant que la turista qui nous poursuit tous les 2.

Nous continuerons sous une chaleur étouffante, pas vraiment en grande forme.

L’accueil à la Cambodgienne…

Nous commençons à découvrir le Cambodge. « Les Hellooooo » nous sont hurlés dessus par tout le monde, homme, femme, enfant, chacun y va de bon cœur. Ça paraît amical les 5 premières minutes de chaque journée, après on sature. Quand on y répond, ils se moquent de nous très ouvertement, et quand on n’y répond pas, ils nous hurlent dessus 15 fois de suite… La partie la plus horrible sera sûrement les 200 km le long du Mékong. Imaginez-vous : une ligne droite, des maisons de chaque côté de la route, à touche-touche, entre 5 à 10 personnes qui attendent que le temps passe devant leur maison, ce qui fait environ 20 Hello par maison, sachant qu’on en voit 50 à la minute, on vous laisse calculer en fin de journée. Bastien explique à tous ceux qui s’approchent à moins de 2 mètres de nous qu’ils commencent sérieusement à nous gonfler, et en Français s’il vous plait ! On pédale tête baissée, on ne regarde plus personne, on n’apprécie plus rien, on ose même plus demander de l’eau, on préfère filtrer dans les mares qui de toute façon sont aussi sales que l’eau de leurs puits.

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Boucher local… 50°C, pas de frigo, on espère que tout sera vendu ce soir!

En fait, ils ne connaissent toujours pas la traduction du « Hello », ici personne ne se dit Bonjour, merci ni se sourit.  Ça veut plutôt dire « touriiiste », et nous avons vraiment l’impression d’être au milieu d’un zoo géant, le problème c’est que nous ne sommes pas du bon côté du grillage. A méditer pour toutes les fois où nous sommes tous, à regarder à travers le grillage…

Et ça continue, à chaque fois qu’on ouvre la bouche, en Français, en Cambodgien, ou en Anglais, tout le monde se fout de notre g……

Quand vient le moment de payer, c’est toujours la même histoire, le prix n’est jamais le même, l’arnaque coule de source, il faut discuter, s’énerver, crier pendant une demi-heure pour payer un prix qui nous semble correct.

Des pistes, de la poussière, enfin de quoi se régaler…

Heureusement que le Cambodge est truffé de pistes d’argile rouge, moins peuplées. Manger de la poussière, c’est le seul intérêt que nous avons trouvé dans ce pays. La plupart viennent ici uniquement pour les temples d’Angkor, on imagine que Siem Reap et les temples ne ressemblent en rien à ce que l’on a pu voir du Cambodge, et peut-être même que là-bas on y fête Noël.

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2 kilos de plus dans chaque pied!

A travers un nuage de poussière, nous aurons quand même aperçu les ruines de l’un des nombreux temples pré-angkorien qui jonchent la région. Ce qui nous aura donné l’envie de découvrir le superbe temple Beoung Mealea, ruines recouvertes pas la végétation.

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Beoung Mealea, comme un air d’Indiana Jones…

Après l’avoir rallié par un chemin que nous avions repéré sur une carte, mais impossible à retrouver sur d’autres. Sur le terrain, ça ressemblait bien à un début de chemin, qui s’est vite recouvert par la végétation, puis en marécage sans réel sentier. 60 km qui nous ont pris 3 jours, la seule eau à boire que nous avons trouvé était croupie dans des mares de boue. C’est d’ailleurs un de ces soirs, alors que Bastien est allongé dans la poussière par 50°C en train de vomir, comme tous les après-midi depuis 1 semaine, qu’il entend Alexine qui patauge dans la vase en essayant de se laver un minimum. Ce n’est pas ce soir qu’elle aura réussi à se décrasser, cette mare est infectée de sangsues, pas de douche et seulement 2 litres d’eau chaude chargée en terre pour le repas. Celle-ci on va sûrement la faire bouillir !

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Ruines recouvertes par la végétation

Une expérience est toujours bonne à vivre

En résumé, les Cambodgiens nous aurons mené la vie dure, quoique qu’ils auront été plus agréables sur la partie Ouest. On imagine que le fait d’être malades, la chaleur, le manque d’eau, ne  nous aura pas aidé à apprécier ce pays. C’était une expérience, inoubliable comme toutes les autres, que l’on n’oubliera pas, et qui nous donne encore plus d’énergie pour continuer à voyager.

Depuis le début de l’Asie, nous arrivons toujours à communiquer malgré des langues et des alphabets différents, que cela soit un sourire, un regard, un dessin, une poignée de main, il y  a toujours une émotion, un sentiment qui se créée. Ici c’est très compliqué, pas de regard, pas de sourire, autant vous dire que le dessin on a oublié depuis longtemps ! Notre seule rencontre ici sera une équipe de flics complètement bourrés, c’est bien connu, avec un peu d’alcool on est tous potes…

En tous cas, nous sommes contents de découvrir les différences entre tous les pays d’Asie du Sud-Est, qu’on mettait un peu dans un même panier. Aujourd’hui, nous sommes en Thaïlande, et les Thaïlandais ont retrouvé notre sourire bien planqué au fond des sacoches, entre polaire, bonnet et doudoune !

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Bâtiment municipal au bord d’un marais

Plus de photos du Cambodge par ici

En bonus, on vous partage notre cadeau de Noël…

Ah oui, on allait presque oublier! Nous vous souhaitons à TOUS une excellente année, et quelque soient vos projets, foncez, on ne regrette que ce que l’on a pas osé faire…

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