Le Kirghizstan à vélo: Verdure, nomades et chevaux

KORGOS (KAZAKHSTAN)- SARY TASH (KIRGHIZSTAN): Du 10/05/17 au 16/06/17

 

 

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Montagnes aux mille couleurs, ça nous rappelle l’Argentine

 

Après pas mal de galères de vélo, la chaleur suffocante d’Ouzbékistan, un Wifi introuvable et WordPress censuré en Asie Centrale, voici enfin des news!

Comme un air de Russie

Après nos péripéties à la frontière Chinoise nous nous sentons parfaitement libres côté Kazakh. Le ciel est bleu, les oiseaux virevoltent, les gens nous font de grands saluts. Une heure à peine après notre entrée en Asie Centrale, nous nous ruons dans la première station-essence, nous devrions enfin pouvoir cuisiner ce soir. Ici, pas de barbelé, barrières ni police à l’horizon (nous y étions pourtant bien habitués en Chine), mais des personnes au grand cœur. L’essence nous y sera offerte, ainsi que du thé et 2 tablettes de chocolat, le tout dans un Anglais remarquable, et même quelques mots de Français! Quel accueil! Plus tard, on nous tend des bouteilles d’eau fraîches, fort agréables par cette chaleur, quand des sourires chaleureux nous sont offerts à longueur de route, mêlés au fameux « Otkuda ? », D’où Venez-vous ?

 

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L’hospitalité Kazakh, après un verre de Vodka!

 

 

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Il fait déjà chaud et pas moyen de trouver de l’ombre!

 

 

Ce sera le premier mot de Russe que nous apprendrons, en plus de pouvoir compter jusqu’à 10. Enfin Bastien, lui, ne connaît que le 10, ce qui complique un peu les choses pour faire les courses dans les magasins dans lesquels on ne peut pas se servir nous-même. 10 paquets de pâtes, 10 boites de thon, 10 pains, ça fait beaucoup tout ça, lui qui trie chaque rustine pour gagner du poids ! Espérons qu’il en apprenne un peu plus, ça va parler Russe jusqu’en Europe !

A défaut de pouvoir découvrir la Russie, faute de visa top compliqué à obtenir, nous avons un peu l’impression de visiter ce pays. La langue Russe n’est pas le seul vestige de l’Union Soviétique. Les vieilles Lada, les containers réutilisés en magasins, les Blonds à la peau claire rouge, sûrement due à la Vodka qu’ils ingurgitent à toute heure, tout endroit, tout moment.

Mais les bouteilles de Vodka à 2€ n’ont pas notre préférence. Nous nous jetons sur les premiers saucissons et fromages que nous apercevons, le tout accompagné de pain ! Ca fait tellement longtemps que nos papilles n’ont pas eu la chance d’avaler autre chose que Noodles ou Riz !

 

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Superbes paysages

 

Un vent d’Europe

Avec le recul, cette frontière Chine-Kazakhstan a marqué pour nous la fin de l’Asie, nous avons clairement l’impression d’entrer en « Europe », quoique c’est vrai que ça fait plus de 2 ans que nous n’y avons pas mis les pieds, car il y a quand même plus de Lada que de Peugeot ! Nous retrouvons une culture plus proche de la nôtre, et ça nous fait franchement du bien. Nos racines commenceraient-elles à nous manquer ?

 

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Tout le monde au repos!

 

Paisible Kirghizstan

Malgré l’hospitalité Kazakh, nous décidons de nous rendre rapidement au Kirghizstan, pour profiter plus longuement des montagnes. Nous choisissons le plus petit poste-frontière séparant les 2 pays, ouvert depuis moins d’une semaine pour cause de neige sur cette piste de terre, perdue au milieu de magnifiques massifs de montagnes. Et nous découvrons un pays auquel, encore une fois, nous ne nous attendions pas. Montagnes, collines, herbe verte, troupeaux de chevaux, nomades… Le Kirghizstan nous parait facile, c’est pour nous comme des vacances, nous n’avions pas encore goûté à ça depuis le début du voyage, sauf peut-être la Carretera Australe au Chili. Tous les soirs, un vrai terrain de camping nous est offert, eau et emplacement bien tondu par les troupeaux de moutons. Ça donne envie de s’arrêter tout le temps !

 

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Pas mal comme lieu de vie, non?

 

 

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Magnifique pour la sieste!

 

L’hospitalité Kirghize est semblable à ses voisins, nous nous retrouvons à l’heure du goûter autour d’une délicieuse purée de pommes de terre accompagnée de beurre (lui aussi il nous avait manqué!) et nous en apprenons un peu plus sur la culture nomade.

Après avoir changé nos Yuans Chinois à un taux excessivement bas, d’ailleurs mieux vaut les écouler avant de quitter la Chine mais nous n’avions pas le choix, carte bancaire expirée depuis déjà 2 mois, nous prenons la route Nord du lac Issik-Kol, long de 190km. Quelques bivouacs au bord du plus grand lac du Kirghizstan, mais surprise, au moment de filtrer cette eau, elle y est salée et chargée en minéraux ! Ça ira pour ce soir, il paraît que c’est bon pour la santé, mais pour le café du matin c’est pas le top !

Encore des Visas…

Nous atteignons rapidement Bishkek, la capitale. Pas d’autres choix que de s’arrêter dans cette grande ville aux conducteurs agressifs, une série d’administratif nous y attend. Et oui, cela fait maintenant quelques mois que nous parlons régulièrement des visas, qui nous enlèvent un peu une part de notre liberté, d’autant que ceux des prochains pays sont à date fixe.

Nous nous rendons à l’ambassade du Tadjikistan, qui, surprise, nous délivrera le visa dans l’heure, pour 30 jours dans le pays (Bon plan : Désormais possible en E-Visa, pour 45 jours et 50$, moins cher qu’à l’ambassade). Puis l’Ouzbékistan, là encore bonne nouvelle, pas de temps perdu puisque nous récupérerons notre visa à Douchanbé, la capitale Tadjik. Nous ne passerons finalement que 2 jours dans cette grande ville, accueillis par des Warmshowers (hôte pour cyclistes) que nous ne verrons pas !

Nous repartons, heureux de continuer à explorer le Kirghizstan de fond en comble. Ces premiers jours nous ont donné envie de découvrir plus intensément ce pays, nous laisserons de côté la route principale pour user nos pneus neufs fraîchement venus de France, sur de petites pistes tout juste ouvertes après la neige rigoureuse de l’hiver…

 

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La neige n’est pas bien loin

 

 

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Nomades, chevaux et Kumiz

C’est sur de petites routes peu empruntées que nous découvrirons de nombreuses familles de nomades, installant tout juste leurs yourtes pour l’été à plus de 2000 mètres. Ici, on y vit paisiblement, les enfants participant avec joie à la traite des juments, pour ensuite fabriquer le Kumiz, lait de jument fermenté. Mais c’est quand même bien plus marrant d’inviter les cyclistes qui passent à prendre le thé, nombreux en cette saison. Et pour nous c’est avec joie que nous découvrons leur habitat, qui ne ressemble en rien aux yourtes modernes de chez nous. Ici, elles sont recouvertes de peau de bête, et offrent un espace bien plus étroit, mais très chaleureux.

 

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Repas chez une famille de nomades

 

 

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La Maman trait les juments pendant qu’Alexine s’occupe du bébé

 

Un soir, alors que Bastien part chercher de l’eau à plus d’1 kilomètre de notre bivouac, Alexine le voit revenir à cheval ! Les nomades passeront ensuite la soirée avec nous, autour de la tente, par -5°C, à 3000 mètres, un beau moment de partage.

 

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Ca va bien plus vite qu’à pied!

 

Le sud du Kirghizstan nous pose un seul problème : les enfants qui nous jettent des cailloux. Jamais nous n’avions connu ça, et franchement c’est très désagréable. Nous avons tout de suite plus de mal à apprécier ces rencontres au bord de la route, et on ne compte plus les « Money », « Tourist »… dommage !

En réalité, un autre problème bien plus important est survenu quelques kilomètres avant de quitter le pays… Et oui, encore lui, qui nous lâche pour la deuxième fois du voyage, comme aux USA le corps de roue libre ! Impossible de réparer correctement, Bastien accroche la roue avec du fil de fer, mais on ne compte tout de même pas aller sur la Pamir Highway, deuxième route la plus haute du monde, 15 000 mètres de dénivelé, avec ça ??!

 

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Encore de la casse!

 

Pamir ou pas-Pamir?

C’est là que nous tombons sur Sergeï, un Kirghiz qu’on aurait aisément pu prendre pour une Russe. Il nous fait faire le tour de son village pendant des heures, appelle tous ses contacts afin de nous trouver une nouvelle roue, puis, faute de pouvoir nous aider, nous réserve un taxi pour la ville d’Osh, deuxième plus grande ville du pays, le lendemain à l’aube.

Nous dormirons chez lui, profiterons d’un dîner en famille, Alexine chantera du karaoké en Russe avec Babuchka, la grand-mère, pendant que Bastien boira du Kumiz chez tous les amis de Sergeï, le tout à 23h, pas lavés et épuisés après cette journée éreintante, allez encore un peu de motivation, le taxi nous attend à 5h demain matin !

 

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Sergeï, Samara et Babuchka

 

 

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Repas frugal chez Sergeï

 

La virée à Osh n’a pas non plus été des plus reposantes, direction le bazar, bien sûr c’est ici qu’on devra trouver une nouvelle roue, pas de magasin de vélo dans cette ville. Problème, en Asie Centrale, on ne trouve rien de rien pour réparer un vélo digne de ce nom. A part des roues libres 3 vitesses ayant déjà roulé plus de 10 000km, impossible de nous dépanner.

Déçus et tentant de trouver une solution, nous ne pouvons réfléchir tranquillement car le chauffeur de taxi nous fait réciter des prières en Arabe, pour que nous puissions devenir de vrais musulmans ! Cocasse mais vraiment drôle !

 

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Mosquée, comme dans quasi chaque village

 

Finalement, Bastien a une idée lumineuse, le bazar c’est pas si mal non ? On y retourne pour y acheter des dizaines de colliers pour bien fixer la roue de Théolou…

Et c’est en pignon fixe que nous nous apprêtons à parcourir la Pamir, va falloir pédaler tout le temps, mais heureusement, Bastien, notre « Master Velocipiet » (spécialiste vélo) après s’être creusé les méninges pendant plusieurs jours, a trouvé un nouveau système dans les descentes : enlever la chaîne !!! Udachi !

Plus de photos du Kirghizstan ici

 

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Rivière, arbres et montagnes, what else?

 

2 réflexions sur “Le Kirghizstan à vélo: Verdure, nomades et chevaux

  1. <enfin de vos nouvelles ! Nous avons souvent parlé de vous . Que font ils ? ou sont ils ? pas de connexion possible : c'est ce que nous avons pensé .
    Les photos sont magnifiques !
    Nous sommes ravis de vous voir toujours aussi pêchus .
    On n'ose pas vous dire nos petites virées (Majorque , et le sud toujours . le soleil !) : on se sent tout petits !
    Bonne route !
    grosses bises

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