L’Equateur à vélo: Découverte de notre premier pays d’Amérique Latine

A Esméraldas (côte Pacifique), le 29/05/2015

Une quinzaine de jours se sont écoulés depuis notre arrivée en Equateur, et nous avons déjà pu découvrir une bonne partie du pays et des paysages, altitudes et climats plus que variés. Entre cols à 4000m d’altitude, forêts tropicales et océan Pacifique, nous n’avons pas vraiment le temps de nous habituer à chaque climat. Nous allons essayer de vous faire revivre ces deux semaines, qui sont été pour nous très intenses, autant dans les rencontres que dans l’effort des chemins traversés.

Premiers pas en Equateur

Nous sommes ravis de rependre le vélo, même si les routes ici sont difficiles, pavés, cailloux, nous y laisserons d’ailleurs une poche de vêtements dans laquelle se trouvaient culottes et T-shirt… Nous retrouvons une route plus fréquentée, mais lisse (nous franchissons d’ailleurs les péages à l’aise!) pour rejoindre la ville de Cayambé, point le plus proche de la ligne de l’Equateur, latitude 0,00. Nous nous rapprochons du volcan tant attendu en traversant des villages de montagne où Théolou fait encore des siennes, prend la pose pour les photos et répond aux questions: comment ça marche, c’est des freins à disques, combien ça coute…? Les gens sont d’abord surpris en nous voyant puis les rires éclatent. Sur la piste menant au Cayambé, à 5km de la Laguna où nous espérons poser la tente, nous sommes bloqués par une barrière et un garde: passage interdit cause travaux… L’homme nous dit que pour aller sur  le volcan, nous devons faire demi-tour, revenir à la ville, ce que nous avons fait en 2 jours! Hors de question, nous tirons une croix sur cette montagne, Bastien étant quand même très déçu! Finalement, nous n’aurons vu du fameux Cayambé que son sommet enneigé, qui est néanmoins magnifique!

Volcan Cayambé

Volcan Cayambé

Nous continuons notre chemin, toujours en pavé, pour suivre la route de la côte, nous sommes dérangés une nuit par la police, quelqu’un les avait appelé en ayant vu notre frontale. Nous pouvons camper, tout va bien! Notre route nous fait faire une pause un midi dans un paradis d’arbres fruitiers, où nous découvrons chaque arbre émerveillés: avocatiers, bananiers noirs et verts, citronnier, manguiers, canne à sucre… Par chance, le propriétaire arrive et nous offre quantité de tous ces fruits. Nous y restons le soir, il nous allume un feu pour éloigner les moustiques, nous nous faisons quand même dévorer! Belle rencontre…

Sympas nos nouveaux verres!

Sympas nos nouveaux verres!

Avocatier

Avocatier

3 jours difficiles où le vélo devient inutile…

Avant d’aller sur la côte, nous décidons de faire un détour par la réserve écologique « El Angel », qui oscille entre 3500m et 4000 mètres d’altitude.

Jour 1: Montée sur une piste rendue très raide par la chaleur et l’altitude, Bastien ramasse des patates dans un champs, chouette, le repas du soir est trouvé! Bivouac à 3700m, ça va encore.

Décor insolite

Décor insolite

Jour 2: Col à 4100m (Heino, ta tablette de chocolat est arrivée jusque ici!). Descente à une Laguna (en poussant)  pour y passer la nuit, ça va encore.

Il fait froid!!

Il fait froid!!

Jour 3: C’est là que ça se complique vraiment, c’est parti pour 3 jours de galère. Remontée de la Laguna en 2 fois, impossible avec tout notre chargement. Nous continuons notre chemin, on ne fait que pousser, tirer, charger, décharger entre pierres et herbes hautes, pour s’apercevoir au bout de 4km et 4 heures de temps que le chemin… s’arrête net!  Pas d’autre choix que de faire demi-tour, le moral dans les chaussettes, sur ce chemin impraticable en vélo, alors en tandem…  Obligés de tout remonter, y compris le fameux col, 2 fois pour Bastien, la première avec sacoches, et la deuxième avec le vélo et moi. Belle récompense: on croisera les 2 premiers lamas à quelques mètres de nous qui prennent la pose pour les photos, et le décor est à couper le souffle.

Les premiers lamas rencontrés!

Les premiers lamas rencontrés!

Appréciez....

Appréciez….

Jour 4: Nous retrouvons une piste, super contents même si les freins chauffent énormément et les doigts aussi, pour retomber sur un sentier réservé aux marcheurs et chevaux qui nous prendra encore 2km et 2h30  à pousser parmi la végétation qui devient vraiment tropicale. Nous arrivons enfin au village suivant où vivent 3 familles, des chevaux, cochons et cochons d’Inde. Bien sûr pas de magasins pour se ravitailler, pas de route, on dirait juste un grand champ, mais une école pour seulement 5 enfants! Village accessible seulement à cheval, on comprend mieux pourquoi il n’y a pas de vélo! Les habitants nous proposent de rester, nous leur offrons un café et discutons un long moment avant de s’installer pour la nuit. On échange sur les cultures et nourritures de nos pays, Bastien tente même d’expliquer ce qu’est une poule de Pâques en Espagnol, en désignant un poulet et en disant que c’est une période de l’année… Bref, les pauvres ont dû être plus que perdus, sachant que ce nom doit être connu uniquement des Chénereau, voire de la commune de St Césaire!!

3 heures de cheval de la première piste et 6 heures pour le premier village

3 heures de cheval de la première piste et 6 heures pour le premier village

Jour 5: C’est reparti, encore pire que la veille, c’est finalement 3h30 et 3km passés sur un sentier encore plus étroit, dans lequel le tandem ne passe pas entier, on enlève remorque, sacoches et 3 allers-retours pour acheminer sur la fameuse piste de 4X4 tant attendue. Repos bien mérité, nous sommes fiers d’être là, nous en profitons pour prendre un bain dans la rivière.

Et c'est pas le pire...

Et c’est pas le pire…

Tout ça à cause de notre carte achetée ici en Equateur et censée être à jour, qui nous indique ces chemins comme étant des routes mais qui n’existe même pas en tant que sentiers. Avec une vraie carte, on ne serait jamais aventurés ici… Non, non on ne regrette quand même pas le GPS!

Petit bilan sur les routes d’Equateur, au choix:

– la Panaméricaine, super route goudronnée mais trop fréquentée

– les routes pavées, ce qui doit être un boulot de dingue à construire

– les routes en galets, qui doit être aussi horrible à construire mais en plus elles sont impraticables en vélo

– les pistes, finalement pas si mal pour nous

– Hors-catégorie: les sentiers qui ne sont praticables qu’à cheval, ne pas s’y aventurer à vélo!!

Nous fleurtons avec la Colombie

Après ces dures journées et une nuit passée à l’abri de la pluie devant l’école d’un village ( et décampé à 6h avant que les enfants arrivent), nous retrouvons de belles pistes en descente et longeons la frontière colombienne, seul un cours d’eau nous en sépare. Les militaires équatoriens la surveille de près et observe en continu les plantations de coca. Ils nous contrôlent: passeports, motifs, travail…

Village

Village

Nous nous arrêtons à 10h déguster du Tilapia, poisson frit péché dans le Pacifique, servi avec une platana (une des multiples variétés de bananes). Nous resterons dans la mémoire et surtout dans la caméra du restaurateur, qui nous filme en nous interwievant, il est d’ailleurs maintenant fan de notre facebook!!

Nous continuons de descendre la vallée qui longe la frontière, on nous rabache sans cesse la tension qui règne entre les 2 pays. Nous sommes d’ailleurs apparemment les 2ème voyageurs étrangers vus dans le village depuis quelques années. On nous demande carrément de faire la promotion du village dans notre pays! Souvenez-vous d’EL CHICAL!

La suite, « juste » une côte de 22km, on arrive à se faire transporter en pick-up, ça fait du bien au moral! Super descente de l’autre côté de la montagne, avec arrivée dans des plantations de multiples fruits, mais sans freins, premières paires de plaquettes HS.

Enfin l’océan Pacifique

Nous avalons les kilomètres en direction de la côte, nous rentrons dans les grandes forêts impénétrables du Pacifique. Le climat est difficile pour nous, il pleut de l’eau chaude toutes les heures, tout est sans cesse humide et l’air est étouffant, en tous cas pour faire du sport.

Une nuit dans l’intimité d’un de ces villages de cabanes de bois nous permet d’ailleurs de nous rendre compte de la vie sous un climat tropical. Nous passons la soirée en compagnie de tous les enfants du village dont la curiosité et l’intérêt nous a marqué.

Los niños

Los niños

Etape record de 117km pour pouvoir se baigner avant la nuit et bivouaquer sur la plage… Il nous reste 3 dollars et 3 jours pour atteindre Esméraldas et ses distributeurs!

Plage de Las Peñas

Plage de Las Peñas

Pacifique

Pacifique

Ca y est, nous sommes bel et bien entrés dans le voyage, ce n’est plus de simples vacances à vélo en France. L’euphorie du départ passée, nous prenons réelement conscience de l’ampleur du voyage, de ses galères mais surtout de ses superbes découvertes.

Nous nous offrons le luxe d’une nuit d’hôtel pour nous éviter quelques piqures de moustiques supplémentaires.

Pour la suite du programme……………………. on ne sait pas vraiment, on prévoit de quitter rapidement la côte, ses moustiques et sa chaleur tropicale!

19 réflexions sur “L’Equateur à vélo: Découverte de notre premier pays d’Amérique Latine

  1. Enfin des nouvelles! super article on a vraiment l’impression de faire parti du voyage ( les difficultés en moins). Photos très réussies. Bonne continuation et prenez soin de vous! Biz de nous 3.

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  2. Yes! trop chouette d’avoir de vos nouvelles, même si les débuts sont difficiles.. mais c’est bien, vous gardez le sourire et le moral 🙂 on vous encourage bien en tout cas en pensant à vous (c’est déjà ça !) Au moins, le ton est donné… et vous prenez conscience de vos limites. Prenez bien soin de vous, vos photos sont superbes, ça donne carrément envie! n’avancez pas trop vite qu’on puisse se retrouver sur la route 😉 bisous bisous de nous 2

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  3. Coucou les baroudeurs,
    Il semblerait que l’aventure soit compliquée au début mais vous connaissant, vous allez vite prendre le rythme et vous habituer à ce nouveau pays !
    C’est un plaisir de vous lire et de partager votre expérience donc continuez !
    Gros,gros,gros bisous.
    Patou .

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  4. Quel bonheur de vous lire et de vous VOIR. Vous rencontrez quelques difficultés certes mais l’émotion doit etre au rendez vous, comme on vous envie et ici la vie nous parait bien fade métro boulot dodo tel est notre quotidien. Continuez à nous faire rever c’est merveilleux.
    Une pluie chaude de bisous à vous 2…

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  5. Que du bonheur de recevoir vos messages et photos qui nous permettent de rêver !! Nous sommes avides de vos expériences et découvertes journalières animées de vos superbes photos.
    Profitez à 200% et soyez prudents.
    Bisous, Bisous.

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  6. Superbe ! Merci pour ces beaux partages, ces magnifiques photos, la chaleur humide et moustiqueuse, ces beaux fruits alléchants et lds conseils aux futurs voyageurs… au moins vous sortez des sentiers battus ! Je me regale de vous lire et ça me fait vraiment plaisir de voir vos ptites bouilles en photos. Vivement la suite…
    D’ici là, belle continuation de cette merveilleuse aventure qui vous va si bien ! Gros bisous du lac, avant de partir en vadrouille autour de la France…avant le Perou probablement fin octobre. Hasta pronto… un abrazzo 🙂

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  7. Quelle grande surprise et grande joie de vous voir sur skype dans vote hôtel! Vos mines réjouies pour nous raconter vos péripéties nous ont réchauffées le cœur; Nous sommes impressionnés par votre courage.Les photos sont superbes. On vous attend pour la prochaine étape en vous embrassent très très fort. Prenez soin de vous.

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  8. Super pour les nouvelles !
    Il y a matière à lire !
    Une photo du Jour 5, où l’on peut voir Bastien accompagné de 6 enfants, en dit long sur les choses que l’on nous a caché !!!!

    Portez vous bien, et pédalez bien !

    Haut Rel

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  9. Je prends enfin de vos nouvelles, vos aventures hors des sentiers battus me rappelle celle vécu au Cambodge il y a déjà 10 ans…!
    Je vois que Bastien s’est mis à la barbe, on va faire un concours avec Benjamin peut-être? 😉
    Continuez comme ça, vous devez avoir bien avancé depuis votre dernier billet, vivement le prochain!
    Bisous du bout du lac, on a des conditions exceptionnelles en ce moment ici, mais le temps redeviens frais depuis ce matin… Il fait bien lourd mais je pense qu’on est loin du climat de l’Amérique Latine!!
    Bisous!

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